Byzance Constantinople Istanbul

Byzance, ville de la Thrace ancienne, établie sur un promontoire est baigné au nord par la Corne d’Or, à l’est par le Bosphore et au Sud par la mer de Marmara.

Fondée en -667, Constantinople fut occupée par les Athéniens en -470. Devenue indépendante en -358, elle fut assiégée à plusieurs reprises, en particulier par Philippe de Macédoine (-341) et par Septime Sévère qui la fit raser en 196. Choisie comme capitale de l’empire romain par Constantin en 330, elle devint capitale de l’empire byzantin lors du partage de l’Empire en 395, puis capitale de l’empire ottoman sous le nom d’Istanbul en 1453.

Byzance hante l’Occident. Depuis la Byzance raffinée et cultivée, mais incomprise des Croisés. Jusqu’à la Byzance naïve des rêveries fin de siècle, si éloignée de l’histoire. Première grande ville de la chrétienté, elle a accueilli toutes les influences de l’Antiquité, étendu trop généreusement son empire et tenu onze siècles.

Encore aujourd’hui, Byzance exerce sur nous une fascination teintée de mélancolie et d’admiration. L’Espérance de Byzance, réfugiée sous les célèbres coupoles de ses églises, qui symbolisent la voûte céleste, n’a cessé de vibrer secrètement à toutes les époques, faisant passer l’affirmation de la foi et de la beauté dans les œuvres humaines : images, objets, ornements et monuments.

La surprenante basilique Sainte-Sophie, joyau de l’empereur Justinien, est devenue une mosquée flanquée de quatre minarets. Elle est devenue un musée, mais Byzance ne s’efface pas. Espérance de l’universel, elle demeure tout un monde dans l’histoire des civilisations.

De grands poètes comme Baudelaire nous l’ont rappelé, sa mémoire, son appel à la beauté sont toujours devant nous.

Constantinople… nouvelle Rome…

Lorsque Constantin eut décidé d’enlever la capitale de Rome, il avait aussi la ferme intention de faire de sa nouvelle capitale une autre Rome, et plus belle que l’ancienne s’il se pouvait. A l’image de Rome, Constantinople fut « la ville aux sept collines » ; à l’image de Rome, elle fut partagée en quatorze régions. De Rome encore, Constantin avait fait venir le talisman sacré de l’Empire romain, le Palladium, cette statue en bois de Pallas Athéna, qui, selon la légende, était tombée du ciel et avait été apportée de Troie en Italie par Enée.

La vie de la cité avait pour centre trois édifices ou trois ensembles de bâtiments : l’Hippodrome, le Palais Sacré de l’empereur et l’église Sainte-Sophie. Ces trois pôles d’attraction représentaient les trois forces principales du monde byzantin : le peuple, l’autorité impériale et la religion

Constantinople, ville Sainte…

La ville de Byzance, au moment où Constantin la choisit pour en faire sa nouvelle capitale, n’était qu’un évêché relevant du métropolitain d’Héraclée. Une situation aussi humble ne pouvait évidemment plus convenir aux évêques du centre administratif de l’Empire romain, la ville d’un empereur qui tenait du Christ son pouvoir en ce monde. Il était inévitable que Constantinople prît une position privilégiée dans l’Église : en 381, 50 ans après la dédicace de la cité en 330 les Pères du second grand concile de l’Eglise décidèrent que l’évêque de Constantinople prendrait le pas sur ses pairs, immédiatement après l’évêque de Rome, puisque Constantinople était « la nouvelle Rome, la cité de l’empereur et du Sénat ».

Constantinople : nouvelle Jérusalem…

En même temps que Constantinople devenait le centre religieux de l’Empire, tout était fait pour transformer la cité elle-même en une « Nouvelle Jérusalem » à l’image du ciel. Constantin le Grand avait déjà ouvert la voie non seulement en faisant dresser des symboles chrétiens dans les endroits de la ville où on les verrait le mieux, mais aussi en faisant construire l’église des Saints-Apôtres et jeter les fondations de la grande église Sainte-Sophie. Il ne paraît guère douteux que Constantin se faisait une haute idée de la mission sacrée de sa cité, et cette vision mystique de Constantinople, conçue comme une ville sainte, allait s’approfondir et s’imposer toujours davantage au cours des siècles suivants.